Résumé :
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Les territoires ruraux sont faiblement couverts par les politiques publiques et connaissent des difficultés récurrentes en matière de mobilité et d’isolement. L’exclusion y prend une forme particulière que nous avons nommée réclusion sociale, qui se caractérise par une mise à distance des ressources de l’assistance et par une stigmatisation permanente. Les pauvres se retrouvent comme prisonniers de territoires où ils rencontrent de fortes difficultés d’intégration. Ils se replient sur eux-mêmes, ajoutant à cette réclusion externe une réclusion interne, un retrait de la vie sociale qui est une manière pour eux d’échapper à la honte. Sur certains territoires, les relations d’aide de type clinique se développent dans des dispositifs qui répondent à l’isolement et à la faible mobilité, à la faiblesse de l’offre publique et à la stigmatisation. Inscrits dans un projet politique, ces dispositifs proposent des alternatives à l’assistance, dont on sait depuis Georg Simmel qu’elle construit la pauvreté. La société locale et les acteurs des politiques publiques se mobilisent et mettent les « pauvres » en situation de ne pas être considérés comme responsables de leur situation, en leur proposant de véritables dynamiques inclusives.
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